Pour suivre aussi le vol de l'Aigle

Bonjour à tous

Je suis sur ses terres, ici il règne en maître incontestable et incontesté, chaque arpent de terre est sien, il connait la moindre courbe et pourrait apparaitre à tout instant dans n'importe quel coin de ciel. Je ne l'ai encore jamais vu, mais il est impossible de ne pas sentir sa présence tant chaque molécule d'air qu'ici il a déchirée hurle encore son nom en se reformant. Suivre son vol c'est à la fois obligatoire et impossible !!
C'est la douceur de l'après midi qui en a décidé, il est temps de voir du pays et d'attraper la plume au vol, de sortir du plan de Dieu et d'user un peu de gomme en en prenant plein les yeux et plein la gueule.
Au sortir de chez moi le vieux village de Cairanne se découpe sur son éperon rocheux. Comme l'aigle perché, il scrute et domine l'horizon aussi loin que porte son regard perçant et au delà de la mémoire des hommes.

- Cairanne -


Je n'ai pas de but, je veux juste revenir avant que le soleil ne se soit couché, avant que ma fille ne se soit levée, pour que les derniers rayons offrent la lumière subjective qui sied à l'objectif et que je puisse vous présenter ma chère famille baignée de douce clarté.

Cherchant le bord d'aile de l'Aigle, c'est le bord du lit de l'Aygues qui se dévoile. Je laisse définitivement la plaine dans mon dos pour me tourner vers les reliefs lointains, direction Vaison la Romaine, via Rasteau et Vaqueyras. Cette route je la connais par coeur, je suis encore un peu chez moi, mais les monts qui ne m'appartiendront jamais se dessinent d'avantage sans pour autant se découper, le temps est clair, mais il flotte une sorte de vapeur qui offre à l'ensemble une vraie part de mystère.

J'arrive à Malaucène, au pied du Géant Pelé, je suis avec le roi massif au bord d'un royaume sur lequel seule la petite reine règne, les autres ne sont que des invités au mieux, sinon des gêneurs. Il n'est pas temps pour moi de m'y frotter, je ne connais pas cet hôte, je ne connais pas encore assez ma monture. L'Aigle l'a dit, ZDR, reste humble apprend à apprendre, apprend à savoir qu'en fait tu ne sais rien.

Cette idée alors germe, pour un peu suivre le Grand Oiseau, on peut aussi suivre la route des vins. Je prends donc la route de Beaumes de Venise. Je trouve ce que je suis venu chercher, une route pour apprendre, apprendre à connaitre cette terre qui m'accueille, cette machine qui me porte et ce nouvel état d'esprit qui m'accepte avant de m'habiter. Mes nombreux kilomètres passés semblent ne plus vouloir rien dire, le rat des villes n'est pas le rats des champs, mais il peut le devenir.

J'arrive au Col de la Chaîne, à ma gauche les Dentelles de Montmirail s'offrent sans pudeur et à ma droite le Ventoux semble lui vouloir se cacher de se que les Dentelles dévoilent, gêner dans sa gaucherie masculine de cette débauche de grâce court vêtue. Face à moi la route continue à dérouler ses méandres. Je m'arrête à côté d'une voiture qui semble égarée... Je comprends en voyant un homme plier sa voile que je ne suis pas le seul à chercher l'Aigle.

- Les Dentelles de Montmirail -


- Le Mont Ventoux -


- Auto - Moto -


- Le Mas du Col -


Je reprends ma route en direction de Suzette et le temps semble toujours suspendre son vol. Les épingles se font plus serrées et le king me rappelle à l'ordre. Il est plus lourd, plus coupleux que mon frelon, il faut rester vigilant, continuer à apprendre, la spécialité du coin ce n'est pas la gaufre.

C'est toujours aussi beau...

- Vignes de Suzette -




Il ne reste plus que quelques kilomètres pour rejoindre le village de Beaumes de Venise. Je suis toujours saisi par la beauté de tout ce qui m'entoure, par la richesse de ce paysage de vignes se noyant dans le ciel dont les nuages habillent les montagnes. La lueur décline. Au pied des vignes au pied des vallons, au pieds des cieux aux crêtes des monts l'écho du rugissement des cylindres court se mêlant au cri muet de la nature.

- Montmirail des abords de Beaumes de Venise -




Je regrette de n'être pas accompagné, que mon épouse ne soit pas là, perchée derrière moi et collée sur mon dos pour goûter avec moi à ce moment. Je sais néanmoins qu'il était indispensable, pour pouvoir le partager cet instant, que je le vive seul. Il est temps de rentrer, retrouver ma fille et sa mère, rattraper la réalité qui vient de fuir l'espace d'un instant.

Je traverse Vaqueyras, passe au pied de Gigondas, mets le cap sur Cairanne. Je retrouve la plaine à perte de vue, les champs de vignes à perte de vue, les lignes droites à perte de vue et la vue sur ma droite toujours à perte de souffle. Je n'ai pas vu le grand oiseau, mais j'ai la certitude d'une certaine façon de l'avoir trouvé en comprenant l'esprit dont il avait parlé. Je suis à la fois l'ancien et le jeune pétri des doutes et des certitudes de l'un et de l'autre, de chacun d'eux.

Je ne vole plus, je ne roule plus, je ne rêve plus, je vis, je suis arrivé chez moi...

- Cairanne -


Suivant le vol de l'Aigle j'acquis cette certitude, avant de voler, il faut savoir rouler à point !!

Bien à toi l'Aigle, bien à vous autres,

ZDR



P.S. J'implore votre indulgence, veuillez s'il vous plait excuser la piètre qualité des images, c'est de la photo de téléphone !!

bien a toi aussi   

merci pour les   et pour ton   

Ca c'est du CR de compétition, dommage que je ne peux pas plussoyer plusieurs fois.

Ca me rappel, dans un autre genre, les CR de DAM's.

Je te remercie, j'ai hâte de les multiplier, et d'assouvir en même temps mon gout pour la moto et ma passion de la plume.

Bien amicalement,

ZDR

C te compte rendu     qu'est-ce que sa va être pour le B king-Days            

hola que tal
  respect Monsieur   
moi je sais pas écrire comme ça    mais je sais bien des choses   
le savoir   
quel est le premier des savoir , il faut savoir que l'on ne sais rien car ce que vous savez je ne le sais pas mais ce que je sais vous ne le savez pas    
donc on découvre des gens , on partage et on s'enrichi
idem pour nôtre B-KING apprenons à le connaitre et il nous mènera jusqu'au bout de la nuit
quand les beaux jours seront là tu me suivras et tu verras que le monstre sait être docile mais envoutent dans les gorges profondes de l'Ardèche ou règne le volatile majestueux   
non sans déconner je connais la région comme ma poche et si je suis encore là s'est bien par se que je suis prudent   
demain aprem je passe boire le café    je te tel avant de partir   

putain c'est beau les gars j'en ai la larme a l'œil

+1 très très beau CR , chapeau , là , y a de la lecture , vais me débarrasser de mes livres    non sans rire , vivement le prochain + les      

 

B.B-king a écrit:putain c'est beau les gars j'en ai la larme a l'œil

Pareil!!!        
Va falloir qu'on le rémunére si çà continue...   
Magnifique CR!!!