Rendez moi mon ciel bleu
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l'aigle
marius17
ZiDarkRider
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Rendez moi mon ciel bleu
Aujourd'hui je suis assis et je paye de mon ennui, dans cette salle austère d'un Ibis de zone industrielle, ma légèreté civique et les largesses que je m'offre parfois avec les limitations de vitesse. Un quart de point gagné par heure perdue ici c'est cher payé et les deux jours qui s'avancent s'annoncent longs, j'ai l'impression d'être enfermé avec ce que la route fait de plus inconsistant en terme d'usagers, ici l'inconscience côtoie le mépris des autres, la provocation débile, l’égoïsme exacerbé et c'est un peu comme en prison, il n'y a pas de coupables, que des victimes, victimes de l'autre, de la justice aveugle et stupide, du système trop bien pensé, de l'état qui ne cherche qu'à s'engraisser. Pour personne ici le feu brûlé n'est un véritable danger, le stop glissé un gros problème, l'alcool ou les stupéfiants n'ont d’incidence sur les réflexes, et pour tous l'infraction commise est toujours parfaitement justifiée et justifiable au regard de celle dont l'autre se rend coupable. On trouve à ce stage la plus grande bande de malchanceux qui se puisse croiser, puisque tous ici n'ont qu'une fois, une seule petite fois dans leur vie contrevenu au code et c'est malheureusement le jour où la vilaine maréchaussée était de faction, à croire qu'elle le fait exprès, qu'elle nous espionne, nous attend, prête à fondre sur nos méfaits comme le vautour sur une charogne. En fait la mauvaise fois et l'aveuglement à ce point m’écœure, pas un ne reconnaîtra qu'il a simplement joué et perdu, pas un n'admettra qu'il a pu être dangereux. A vrai dire, c'est la quatrième fois que je suis ce type de stage et chacun d'eux me fait prendre un peu plus conscience, au regard de la population que j'y croise, que nous tous, qui utilisons la route, sommes de véritables miraculés tant tellement de ceux que nous croisons sont dangereux à enfermer... Je ne suis pas très fier de moi quand arrive mon tour et que je raconte mon histoire de délinquant de la route qui débute le soir où à 24 ans tout juste, je quitte le dîner de société annuel qui s'est tenu au Chai 33 à Bercy village. J'ai pas mal bu, la gendarmerie se tient à la sortie du parking... Je passe la nuit en cellule de dégrisement, je suis jugé, je perds 6 points et plusieurs centaines d'euros d'amende, mais je suis certain d'y gagner la vie car je n'ai plus jamais bu d'alcool... J'ai perdu des points pour avoir chevauché un ligne blanche pour remonter une file de voiture, le reste est parti au fil des ans pour des excès de vitesse toujours inférieurs à 20kms...
- Ibis Reflexion -
- Ibis Punition -
Donc je suis là(s), et je m'ennuie ferme, c'est une véritable correction, un supplice. L'air est encore plus lourd que l'atmosphère et le gris est partout. Au cours des derniers jours, j'ai traversé la France de long en large et sans qu'il n'ai jamais fait mauvais, je n'ai eu la chance de voir le soleil que deux fois. Pour la première, il a fallu que je me hisse sur les sommets de l'Alpe d'Huez. L'altitude m'a permis d’échapper deux jours au ciel de plomb qui terni l'ensemble du territoire, pour la seconde j'ai suivi l'Aigle et le mistral dans les gorges de l'Eygues où la barrière naturelle des pré-alpes puis des alpes a tenu éloignée les particules de pollution que partout ailleurs j'ai retrouvées.
- Un peu de ciel et d'air -
Entre les deux, la grisaille m'a suivi sans que je parvienne jamais à en sortir. Avant même d'arriver à Grenoble, la neige semblait sale, la montagne semblait sale, l'air râpait les bronches et piquait les yeux.
Paris a été victime du cambriolage le plus stupéfiant qui se puisse imaginer. L' actions conjuguée de l' étrangeté du climat et de la pollution ont créé un géant infâme dont le souffle putride a dérobé à la capitale ses monuments. J'ai beau aller de balcons en terrasses, je ne vois rien, les toits et le ciel se confondent, et ce nuage nauséabond viole la ville sous le regards indifférents des parisiens, habitués qu'ils sont à la violence urbaine et la putréfaction des pierres qui les emmurent.
- Paris sans âme -
Je la quitte sans regret, avec précipitation, mais je m'en veux malgré tout de lui livrer ma femme délicate et mon enfant fragile. Je la quitte néanmoins, mais cette fois elle ne disparaît pas comme à l'accoutumée, progressivement, doucement, lentement. Elle qui n'est jamais apparue, volée à mes yeux par l'excès de chaleur et les excès des hommes, ne rétrécira pas non plus dans mon rétroviseur à mesure que la distance qui nous sépare grandit. Je ne sais pas ce que je quitte, je ne sais pas où je vais, je ne vois qu'une brume grisâtre que rien n'habite.
- Adieu néant -
Les plaines de France, la campagne, les champs, les monts, les collines ont disparu. On se croirait dans un de ces romans apocalyptiques, sur une terre dévastée par un holocauste nucléaire. Sur cette route sans commencement, sans fin, sans direction et sans but je m'attends à tout moment à voir surgir des hordes d'humains en guenilles poursuivis par des hordes d'inhumains cannibales, les bave aux lèvres et les dents saillantes et je me perds dans cette rêverie cauchemardesque que les kilomètres m'infligent autant que dans ce substitut de ciel brûlant et opaque comme du mercure. Ce soir le soleil ne s'est pas couché, il n'a pas disparu à l'horizon comme il le fait chaque soir, la lumière s'est juste tarit et le gris morne et pâle a laissé la place à l'obscurité profonde.
- Un horizon sans au-delà -
Au matin rien a changé. Je suis seul dans ce désert qui se créé à mesure que mes pas me portent, derrière moi ce qui était disparaît tandis que devant moi ce qui n'existait pas une seconde avant se dessine péniblement sans jamais parvenir à se défaire de ce voilage opaque, flou et puant qui colle autant à mes yeux qu'à mes pieds et mes poumons.
Demain l'Aigle doit passer me chercher, il m'a promis une route sur laquelle je serai plus à ma main, plus à mon aise. Je décide pour me chauffer de donner à ma machine quelques tours de roues. Je pars sur la route de Saint Roman, c'est le tronçon le plus sinueux que je connaisse dans la région et j'ai bien besoin de m’exercer un peu au franchissement des épingles, mais en arrivant au col je suis saisi par la vision qui s'offre à moi. Je voudrai pleurer mais l'air vicié a brûlé mes larmes avant qu'elles n'aient eu le temps de grossir et de rouler sur mes joues. L'horizon n'est plus, les vignes suffoquent et la terre hurle. Le vent qui ne souffle plus ne porte plus d' oiseaux et seule vole cette mort lente qu' hommes et animaux ensemble doivent respirer à pleins poumons. Je décide de ne pas ajouter à cette désolation plus de misère en continuant de faire tourner mon moteur, la ballade tourne court, c'est la plus triste qu'à ce jour j'ai faite. Sur le retour je m'arrête à nouveau cherchant désespérément du regard les Dentelles de Montmirail et le mont Ventoux, mais même de mon jardin ou d'habitude je les admire je ne perçois aujourd'hui que très péniblement leurs ombres.
- Je crie du gris il gît -
- Peut être le Ventoux en dentelles de misère -
Au petit matin, le soleil se lève presque, le plomb d'hier est argenté aujourd'hui et les quelques rayons qui déchirent le voile d’airain révèle un peu du ciel tel qu'il devrait toujours être. Je m'affaire en attendant mon mentor, comme les fois précédente je suis impatient à en manger ma montre. 13heures sonnent bientôt, et aux coups de l'horloge répondent les soupapes tambourinant au fond des cylindres. Je ne sais plus où donner de l’œil ou de l'oreille car ce n'est pas ni une ni deux ni trois motos qui descendent le long des lavandes de l'allée, mais bien quatre. En tête, à sa place je reconnais immédiatement l'Aigle et fermant la marche comme il le fait souvent se trouve Tipiak sur sa KTM. Je ne connais ni le FZ8, ni le second Bking, ni les pilotes qui les montent. Sur la Yamaha, on me présente Dominic, sur la Suzuki Sisa. Aujourd'hui je suis très fier d'aller chercher ma machine, elle vient de passer entre les mains du FreeMagicMan, les cicatrices qui la défiguraient ne sont plus et les erreurs qui dénaturaient ses lignes ont été gommées.
- Un matin plus bleu -
Nous nous mettons en marche et la route que nous allons suivre aujourd'hui a pour moi une résonance toute particulière. L'Eygues dont nous parlons est une rivière qui coule des Hautes Alpes au Rhône et qui, en traversant la Drôme et le Vaucluse, traverse aussi notre propriété, mais Aigues qui en Occitan et en langue Auvergnate veut dire Eaux a également donner son nom au petit village du Puy de Dôme, berceau maternelle de ma famille : Egliseneuve d'Entraigues... C'est donc la tête pleine de souvenirs de gosse que j'aborde cette virée viril aux bords des eaux et du temps jadis, où sur les routes de mon enfance, que nous écumions avec mes cousins, le bruit des moteurs qui résonnait alors venait des morceaux de carton fixés à l'aide d'une pince à linge aux cadres d'acier, qui claquaient sur les rayons des roues de nos vélos.
Nous nous échauffons à allure légale car le long de ces grands axes les hauts arbres et les multiples chemins de traverses font le bonheur des patrouilleurs bleus et de leurs jumelles complices, mais bien moins le notre. Nous traversons Saint Maurice, Vin Sobre, puis rejoignons Nyons, capitale de l'huile d'olive sur les terres du vin de pays.
Le tunnel qui nous fait quitter la ville nous livre aux pêchés de gourmandise et de luxure que nous nous apprêtons à commettre. Nous allons nous gaver d'asphalte jusqu'à ce que nos pneus demandent grâce et nos moteurs rendent gorge, user le dos de la bête en y frottant notre ventre et faire défiler sous le sien des kilomètres de goudron. Deux choses me frappent alors, d'abord la clarté du ciel qui a présent semble être heureux de charrié quelques nuages blancs, puis une mouche énorme qui s'écrase entre mes deux yeux et macule consciencieusement ma visière en explosant. Je demande, les bras battant maladroitement l'air enfin bleu que je ne vois plus, qu'on s'arrête un moment afin que je débarrasse mon écran de la bouillie tsé-tsé, puis rendu à une vision dégagée, je fais signe à mes amis que nous pouvons reprendre la route. L'Aigle ouvre, suivi de Sisa, puis de moi, viennent ensuite Tipiak et Dominic.
- D'ici à là-bas -
- Jamais sans ma mouche -
La topographie a considérablement changé, depuis que nous avons été recraché dans la vallée nous roulons dans une cuvette qui sert de lit au cours d'eau que nous suivons. De part et d'autre de nous se dressent majestueusement des monts d'ocres qui permettent à celui qui y prête attention de lire l'histoire de la terre. L'érosion de l'eau et du temps ont mis à nu les différentes strates géologiques et chaque couche qui apparaît est une page qui s'est tournée il y a plusieurs millénaires.
- A livre ouvert -
La route quant à elle, sournoise à nos dernières escarmouches, nous offre aujourd'hui ce qu'elle a de plus plaisant. Elle est large, régulière, sans aspérités, sans pièges, ses courbes se lisent entièrement, elle se livre voluptueuse et soumise à l'ardeur de notre assaut sans que jamais sa fluidité nous prenne en défaut. Sisa que l'extase étreint presque force l'allure pour la besogner plus bestialement encore. Nous l'apercevons quelques instant plus tard sur le bord de la route, aux pieds de sa monture comme si sa précipitation à s'élancer avait sonné le glas de sa volonté de ne pas finir trop vite. Nous ne nous arrêtons pas, imaginant qu'il aura bien vite repris son souffle et pourra prestement repartir courtiser la jouvencelle qui vient déjà de le combler.
Devant nous, ce n'est plus une route qui serpente, poursuivant un cours d'eau, c'est une piste d'envol qui s'ouvre. Comme de juste c'est l'Aigle qui décolle le premier entraînant dans le souffle de ses ailes chacun de nous. Ce que nous touchions encore du bout des roues il y a quelques secondes n'existe plus que pour les autres car c'est désormais le vent qui nous porte. A tire d'ailes nous remontons la Vallée Bleue en direction de Sahune. Le décor dans lequel nous évoluons est toujours aussi majestueux, nous avons quitter la Provence pour le canyon du Colorado, tout ici ressemble à s'y méprendre aux paysages qui nous faisaient rêver en technicolor, quand John wayne était encore un gentil cow boy tuant de méchants peaux rouges. Mais nous ne traquons aucun ennemi, nous ne chassons aucun animal, nous ne tuons même pas le temps, nous volons juste, nous volons simplement, comme le font ceux qui ne demandent rien et profite en silence du peu qu'ils trouvent sans prendre à quiconque quoi que ce soit. Nous partageons le courant d'air qui nous emmène d'un virage vers le virage suivant, nous partageons l'émotion que nous nous créons d'une courbe à l'autre, nous partageons ce souvenir que, nostalgiques, nous partagerons plus tard avec ceux qui ne nous ont pas accompagnés.
- Envole moi -
- Drôme West -
Nous arrivons à Saint May. C'est un village pittoresque qui a la particularité d'être posé sur un pli d'écorce terrestre, comme si un Titan pour une raison quelconque avait poussé le sol qui s'était alors soulevé élevant avec lui habitations et habitants. Ceux qui y sont aujourd'hui sont ceux qui était quand le géant à arracher au temps et à l'espace ces quelques maisons. Patiemment accoudés à leurs fenêtres, ils attendent, pour passer le relais à une génération suivante que quelqu'un prenne la peine de les descendre de là où ils ont été perchés.
- Saint May ou la colère des Dieux -
Les falaises se sont un peu éloignées, la route est moins encaissée, plus droite et Sisa malgré la vigueur qui l'anime ne nous a toujours pas rejoint. Nous nous arrêtons à Verclause derrière un groupe de motards qui devise joyeusement, l'Aigle nous fait part immédiatement de son inquiétude concernant celui que nous avons laissé un peu en arrière et nous craignons qu'il n'ait été victime de son tempérament. Heureusement, nous sommes bien vite rassurés en voyant surgir au bout de la ligne droite le B-King qui jusque là manquait à l'appel. L'infortuné nous narre son infortune, nous apprenons alors que si la route ne s'est pas jouée de lui, sa roue arrière a bien failli le faire en qu'en perdant presque un fer sa monture n'était pas loin de le désarçonner d'une ruade singulière. Le groupe que nous avons rejoint sonne la charge, nous les regardons s'éloigner. Pour un temps le lieu nous appartient alors nous en profitons, le calme qui y règne repose nos sens, nous parlons peu, nous respirons bien... Nous repartons.
- En attendant Godot -
La route est toujours large, la route est toujours sinueuse, elle suit toujours la vallée que l'eau a creusée pour elle, elle nous tire, elle nous pousse, il n'est pas possible de résister bien longtemps à l'appel qu'elle lance. L'aigle de la route se fait Aigle de l'Eygue et oiseau d'eau. Sisa prend sa roue Tipiak est dans la mienne. Je rends un peu la main, ils ont vite un virage d'avance. Je rehausse alors mon rythme. Nous engloutissons, le Pirate et moi, les courbes et mon attention se relâche un peu, je ne suis plus que sur le plaisir, je sens vraiment bien la route aujourd'hui et je roule libéré, je ne crains pas de retarder ceux que j'ai laissé partir et je ne n'ai pas la pression d'avoir à les suivre à un rythme qui n'est pas le mien. Au Sortir d'un tournant se profile un morceau de ligne droite au bord duquel j'avise deux motards qui patientent, l'Aigle et Sisa nous attendent. En ralentissant je m'approche d'eux et je ne comprends pas pourquoi Tipiak continue sa route en me faisant signe du bras droit de continuer à avancer. Toujours perdu dans mes pensées je m'arrête au près des deux motos et relevant ma visière j'entame la discussion, ce n'est qu'alors que je remarque les sourires narquois de deux inconnus qui me disent goguenards "à mon avis tes amis sont plus loin..." Moment de solitude !! Je repars amusé, le sourire aux lèvres et profite de la route qui pour quelques kilomètres n'appartient qu'à moi.
- Fais comme l'oiseau -
- Ca vie d'air pur et d'eau fraîche -
Nous nous rejoignons tous entre L'Epine et les Moulières et traversons Montclus, le trafic se densifie, nous roulons plus posément, nous sommes en vue de Serres, but de la promenade. C'est un petit village qui pourrait être la véritable frontière entre la terre et la montagne. Elle est accroché au flanc de la montagne, mais à mi hauteur. On craint d'ailleurs en la voyant qu'un jour le sommet ne se détâche et l'écrase dans sa chute. Si nous continuons nous arrivons à Gap mais pour ajourd'hui nous en resterons là. Nous alignons nos montures face au café où nous nous apprêtons à nous attabler. Il y a sur les parkings de nombreuses motos, aux autres tables de nombreux motards et le va et vient ne s'arrêtera pas une seconde pendant le temps que nous passerons à siroter notre tournée de menthe à l'eau. Comme il se doit, nous refaisons la route jusqu'au moment où nous la reprenons.
- Serres -
Il est amusant que Serres soit l'arrivée de notre promenade car aujourd'hui, ce n'est pas une boucle que nous suivons, c'est un aller retour que nous faisons, et comme Serres est un palindrome se lisant dans les deux sens pareillement, nous nous apprêtons à vivre à rebours ce que nous venons de connaitre, mais retraverser en sens contraire les terres que nous quittons à peine ne saura pas amputer une once de notre plaisir. Le trajet pour venir a permis à la confiance de s'installer, nous savons qu'à aucun moment nous ne nous ferons surprendre. La seule incertitude tient à l'endroit où se sont peut être postés les deux gendarmes montés que nous avons vu passer quand nous prenions un verre, mais nous ne boudons pas pour autant notre plaisir ni ne muselons l'entrain qui nous pousse en avant.
Malheureusement pour moi, en montant un rapport, ma vieille blessure de guerre se réveille. Je me suis gravement fracturé le talon il y a deux ans et en cicatrisant des éperons osseux se sont formés dans mon articulation rendant certains mouvements assez douloureux. Le craquement que je viens de ressentir m'a prévenu que la fin de la ballade serait moins agréable, chaque passage de vitesse est pénible et le simple poids de ma jambe sur le repose pied pèse sur les parties sensibles de ma cheville, je suis maintenant à la peine, je préviens mes camarades que je vais devoir ralentir.
- A mon retour... -
Tipiak et l'Aigle profite de l'arrêt pour échanger leurs machines. Ils partent frénétiquement, Sisa les suit de prêt, je ne peux pour ma part que les voir prendre le large. Je fais ce que je peux pour ne pas me laisser trop distancer mais mon pied gauche me fait réellement souffrir, j'envisage même un moment de monter les rapports à la main, mais l'exercice s'avère périlleux, je renonce donc à cette acrobatie dangereuse.
Cette mésaventure articulaire a pour bénéfice de me permettre de gérer mieux la conduite au couple. D'avantage habitué aux moyennes cylindrées je n'ai pas encore réussi à me défaire de l'habitude consistant à rester un peu trop dans les tours. L'inconfort de ma cheville me pousse à choisir un rapport et à l'exploiter d'avantage afin de ne pas jouer constamment de la boîte de vitesse. Nous nous rejoignons au tunnel qui quelques heures auparavant nous avait ouvert les ailes pour suivre cette fois le vol de l'Eygues. Il s'apprête maintenant à nous les refermer.
- This is the end -
C'est à Nyons que notre groupe se sépare, Sisa, l'impétueux au sourire généreux reprend la route de Carpentras, Dominic le sage repart lui vers Avignon, L'Aigle et Tipiak me suivent pour une dernière joute sur la route de Saint Roman et un dernier verre face au soleil qui se couche enfin...
- Enfin !! -
Bien à toi Doumé, bien à toi Sisa, bien à toi Tipiak, bien à toi l'Aigle, Bien à vous tous,
ZDR
P.S. :
- Lien Google Maps de la ballade -
- Ibis Reflexion -
- Ibis Punition -
Donc je suis là(s), et je m'ennuie ferme, c'est une véritable correction, un supplice. L'air est encore plus lourd que l'atmosphère et le gris est partout. Au cours des derniers jours, j'ai traversé la France de long en large et sans qu'il n'ai jamais fait mauvais, je n'ai eu la chance de voir le soleil que deux fois. Pour la première, il a fallu que je me hisse sur les sommets de l'Alpe d'Huez. L'altitude m'a permis d’échapper deux jours au ciel de plomb qui terni l'ensemble du territoire, pour la seconde j'ai suivi l'Aigle et le mistral dans les gorges de l'Eygues où la barrière naturelle des pré-alpes puis des alpes a tenu éloignée les particules de pollution que partout ailleurs j'ai retrouvées.
- Un peu de ciel et d'air -
Entre les deux, la grisaille m'a suivi sans que je parvienne jamais à en sortir. Avant même d'arriver à Grenoble, la neige semblait sale, la montagne semblait sale, l'air râpait les bronches et piquait les yeux.
Paris a été victime du cambriolage le plus stupéfiant qui se puisse imaginer. L' actions conjuguée de l' étrangeté du climat et de la pollution ont créé un géant infâme dont le souffle putride a dérobé à la capitale ses monuments. J'ai beau aller de balcons en terrasses, je ne vois rien, les toits et le ciel se confondent, et ce nuage nauséabond viole la ville sous le regards indifférents des parisiens, habitués qu'ils sont à la violence urbaine et la putréfaction des pierres qui les emmurent.
- Paris sans âme -
Je la quitte sans regret, avec précipitation, mais je m'en veux malgré tout de lui livrer ma femme délicate et mon enfant fragile. Je la quitte néanmoins, mais cette fois elle ne disparaît pas comme à l'accoutumée, progressivement, doucement, lentement. Elle qui n'est jamais apparue, volée à mes yeux par l'excès de chaleur et les excès des hommes, ne rétrécira pas non plus dans mon rétroviseur à mesure que la distance qui nous sépare grandit. Je ne sais pas ce que je quitte, je ne sais pas où je vais, je ne vois qu'une brume grisâtre que rien n'habite.
- Adieu néant -
Les plaines de France, la campagne, les champs, les monts, les collines ont disparu. On se croirait dans un de ces romans apocalyptiques, sur une terre dévastée par un holocauste nucléaire. Sur cette route sans commencement, sans fin, sans direction et sans but je m'attends à tout moment à voir surgir des hordes d'humains en guenilles poursuivis par des hordes d'inhumains cannibales, les bave aux lèvres et les dents saillantes et je me perds dans cette rêverie cauchemardesque que les kilomètres m'infligent autant que dans ce substitut de ciel brûlant et opaque comme du mercure. Ce soir le soleil ne s'est pas couché, il n'a pas disparu à l'horizon comme il le fait chaque soir, la lumière s'est juste tarit et le gris morne et pâle a laissé la place à l'obscurité profonde.
- Un horizon sans au-delà -
Au matin rien a changé. Je suis seul dans ce désert qui se créé à mesure que mes pas me portent, derrière moi ce qui était disparaît tandis que devant moi ce qui n'existait pas une seconde avant se dessine péniblement sans jamais parvenir à se défaire de ce voilage opaque, flou et puant qui colle autant à mes yeux qu'à mes pieds et mes poumons.
Demain l'Aigle doit passer me chercher, il m'a promis une route sur laquelle je serai plus à ma main, plus à mon aise. Je décide pour me chauffer de donner à ma machine quelques tours de roues. Je pars sur la route de Saint Roman, c'est le tronçon le plus sinueux que je connaisse dans la région et j'ai bien besoin de m’exercer un peu au franchissement des épingles, mais en arrivant au col je suis saisi par la vision qui s'offre à moi. Je voudrai pleurer mais l'air vicié a brûlé mes larmes avant qu'elles n'aient eu le temps de grossir et de rouler sur mes joues. L'horizon n'est plus, les vignes suffoquent et la terre hurle. Le vent qui ne souffle plus ne porte plus d' oiseaux et seule vole cette mort lente qu' hommes et animaux ensemble doivent respirer à pleins poumons. Je décide de ne pas ajouter à cette désolation plus de misère en continuant de faire tourner mon moteur, la ballade tourne court, c'est la plus triste qu'à ce jour j'ai faite. Sur le retour je m'arrête à nouveau cherchant désespérément du regard les Dentelles de Montmirail et le mont Ventoux, mais même de mon jardin ou d'habitude je les admire je ne perçois aujourd'hui que très péniblement leurs ombres.
- Je crie du gris il gît -
- Peut être le Ventoux en dentelles de misère -
Au petit matin, le soleil se lève presque, le plomb d'hier est argenté aujourd'hui et les quelques rayons qui déchirent le voile d’airain révèle un peu du ciel tel qu'il devrait toujours être. Je m'affaire en attendant mon mentor, comme les fois précédente je suis impatient à en manger ma montre. 13heures sonnent bientôt, et aux coups de l'horloge répondent les soupapes tambourinant au fond des cylindres. Je ne sais plus où donner de l’œil ou de l'oreille car ce n'est pas ni une ni deux ni trois motos qui descendent le long des lavandes de l'allée, mais bien quatre. En tête, à sa place je reconnais immédiatement l'Aigle et fermant la marche comme il le fait souvent se trouve Tipiak sur sa KTM. Je ne connais ni le FZ8, ni le second Bking, ni les pilotes qui les montent. Sur la Yamaha, on me présente Dominic, sur la Suzuki Sisa. Aujourd'hui je suis très fier d'aller chercher ma machine, elle vient de passer entre les mains du FreeMagicMan, les cicatrices qui la défiguraient ne sont plus et les erreurs qui dénaturaient ses lignes ont été gommées.
- Un matin plus bleu -
Nous nous mettons en marche et la route que nous allons suivre aujourd'hui a pour moi une résonance toute particulière. L'Eygues dont nous parlons est une rivière qui coule des Hautes Alpes au Rhône et qui, en traversant la Drôme et le Vaucluse, traverse aussi notre propriété, mais Aigues qui en Occitan et en langue Auvergnate veut dire Eaux a également donner son nom au petit village du Puy de Dôme, berceau maternelle de ma famille : Egliseneuve d'Entraigues... C'est donc la tête pleine de souvenirs de gosse que j'aborde cette virée viril aux bords des eaux et du temps jadis, où sur les routes de mon enfance, que nous écumions avec mes cousins, le bruit des moteurs qui résonnait alors venait des morceaux de carton fixés à l'aide d'une pince à linge aux cadres d'acier, qui claquaient sur les rayons des roues de nos vélos.
Nous nous échauffons à allure légale car le long de ces grands axes les hauts arbres et les multiples chemins de traverses font le bonheur des patrouilleurs bleus et de leurs jumelles complices, mais bien moins le notre. Nous traversons Saint Maurice, Vin Sobre, puis rejoignons Nyons, capitale de l'huile d'olive sur les terres du vin de pays.
Le tunnel qui nous fait quitter la ville nous livre aux pêchés de gourmandise et de luxure que nous nous apprêtons à commettre. Nous allons nous gaver d'asphalte jusqu'à ce que nos pneus demandent grâce et nos moteurs rendent gorge, user le dos de la bête en y frottant notre ventre et faire défiler sous le sien des kilomètres de goudron. Deux choses me frappent alors, d'abord la clarté du ciel qui a présent semble être heureux de charrié quelques nuages blancs, puis une mouche énorme qui s'écrase entre mes deux yeux et macule consciencieusement ma visière en explosant. Je demande, les bras battant maladroitement l'air enfin bleu que je ne vois plus, qu'on s'arrête un moment afin que je débarrasse mon écran de la bouillie tsé-tsé, puis rendu à une vision dégagée, je fais signe à mes amis que nous pouvons reprendre la route. L'Aigle ouvre, suivi de Sisa, puis de moi, viennent ensuite Tipiak et Dominic.
- D'ici à là-bas -
- Jamais sans ma mouche -
La topographie a considérablement changé, depuis que nous avons été recraché dans la vallée nous roulons dans une cuvette qui sert de lit au cours d'eau que nous suivons. De part et d'autre de nous se dressent majestueusement des monts d'ocres qui permettent à celui qui y prête attention de lire l'histoire de la terre. L'érosion de l'eau et du temps ont mis à nu les différentes strates géologiques et chaque couche qui apparaît est une page qui s'est tournée il y a plusieurs millénaires.
- A livre ouvert -
La route quant à elle, sournoise à nos dernières escarmouches, nous offre aujourd'hui ce qu'elle a de plus plaisant. Elle est large, régulière, sans aspérités, sans pièges, ses courbes se lisent entièrement, elle se livre voluptueuse et soumise à l'ardeur de notre assaut sans que jamais sa fluidité nous prenne en défaut. Sisa que l'extase étreint presque force l'allure pour la besogner plus bestialement encore. Nous l'apercevons quelques instant plus tard sur le bord de la route, aux pieds de sa monture comme si sa précipitation à s'élancer avait sonné le glas de sa volonté de ne pas finir trop vite. Nous ne nous arrêtons pas, imaginant qu'il aura bien vite repris son souffle et pourra prestement repartir courtiser la jouvencelle qui vient déjà de le combler.
Devant nous, ce n'est plus une route qui serpente, poursuivant un cours d'eau, c'est une piste d'envol qui s'ouvre. Comme de juste c'est l'Aigle qui décolle le premier entraînant dans le souffle de ses ailes chacun de nous. Ce que nous touchions encore du bout des roues il y a quelques secondes n'existe plus que pour les autres car c'est désormais le vent qui nous porte. A tire d'ailes nous remontons la Vallée Bleue en direction de Sahune. Le décor dans lequel nous évoluons est toujours aussi majestueux, nous avons quitter la Provence pour le canyon du Colorado, tout ici ressemble à s'y méprendre aux paysages qui nous faisaient rêver en technicolor, quand John wayne était encore un gentil cow boy tuant de méchants peaux rouges. Mais nous ne traquons aucun ennemi, nous ne chassons aucun animal, nous ne tuons même pas le temps, nous volons juste, nous volons simplement, comme le font ceux qui ne demandent rien et profite en silence du peu qu'ils trouvent sans prendre à quiconque quoi que ce soit. Nous partageons le courant d'air qui nous emmène d'un virage vers le virage suivant, nous partageons l'émotion que nous nous créons d'une courbe à l'autre, nous partageons ce souvenir que, nostalgiques, nous partagerons plus tard avec ceux qui ne nous ont pas accompagnés.
- Envole moi -
- Drôme West -
Nous arrivons à Saint May. C'est un village pittoresque qui a la particularité d'être posé sur un pli d'écorce terrestre, comme si un Titan pour une raison quelconque avait poussé le sol qui s'était alors soulevé élevant avec lui habitations et habitants. Ceux qui y sont aujourd'hui sont ceux qui était quand le géant à arracher au temps et à l'espace ces quelques maisons. Patiemment accoudés à leurs fenêtres, ils attendent, pour passer le relais à une génération suivante que quelqu'un prenne la peine de les descendre de là où ils ont été perchés.
- Saint May ou la colère des Dieux -
Les falaises se sont un peu éloignées, la route est moins encaissée, plus droite et Sisa malgré la vigueur qui l'anime ne nous a toujours pas rejoint. Nous nous arrêtons à Verclause derrière un groupe de motards qui devise joyeusement, l'Aigle nous fait part immédiatement de son inquiétude concernant celui que nous avons laissé un peu en arrière et nous craignons qu'il n'ait été victime de son tempérament. Heureusement, nous sommes bien vite rassurés en voyant surgir au bout de la ligne droite le B-King qui jusque là manquait à l'appel. L'infortuné nous narre son infortune, nous apprenons alors que si la route ne s'est pas jouée de lui, sa roue arrière a bien failli le faire en qu'en perdant presque un fer sa monture n'était pas loin de le désarçonner d'une ruade singulière. Le groupe que nous avons rejoint sonne la charge, nous les regardons s'éloigner. Pour un temps le lieu nous appartient alors nous en profitons, le calme qui y règne repose nos sens, nous parlons peu, nous respirons bien... Nous repartons.
- En attendant Godot -
La route est toujours large, la route est toujours sinueuse, elle suit toujours la vallée que l'eau a creusée pour elle, elle nous tire, elle nous pousse, il n'est pas possible de résister bien longtemps à l'appel qu'elle lance. L'aigle de la route se fait Aigle de l'Eygue et oiseau d'eau. Sisa prend sa roue Tipiak est dans la mienne. Je rends un peu la main, ils ont vite un virage d'avance. Je rehausse alors mon rythme. Nous engloutissons, le Pirate et moi, les courbes et mon attention se relâche un peu, je ne suis plus que sur le plaisir, je sens vraiment bien la route aujourd'hui et je roule libéré, je ne crains pas de retarder ceux que j'ai laissé partir et je ne n'ai pas la pression d'avoir à les suivre à un rythme qui n'est pas le mien. Au Sortir d'un tournant se profile un morceau de ligne droite au bord duquel j'avise deux motards qui patientent, l'Aigle et Sisa nous attendent. En ralentissant je m'approche d'eux et je ne comprends pas pourquoi Tipiak continue sa route en me faisant signe du bras droit de continuer à avancer. Toujours perdu dans mes pensées je m'arrête au près des deux motos et relevant ma visière j'entame la discussion, ce n'est qu'alors que je remarque les sourires narquois de deux inconnus qui me disent goguenards "à mon avis tes amis sont plus loin..." Moment de solitude !! Je repars amusé, le sourire aux lèvres et profite de la route qui pour quelques kilomètres n'appartient qu'à moi.
- Fais comme l'oiseau -
- Ca vie d'air pur et d'eau fraîche -
Nous nous rejoignons tous entre L'Epine et les Moulières et traversons Montclus, le trafic se densifie, nous roulons plus posément, nous sommes en vue de Serres, but de la promenade. C'est un petit village qui pourrait être la véritable frontière entre la terre et la montagne. Elle est accroché au flanc de la montagne, mais à mi hauteur. On craint d'ailleurs en la voyant qu'un jour le sommet ne se détâche et l'écrase dans sa chute. Si nous continuons nous arrivons à Gap mais pour ajourd'hui nous en resterons là. Nous alignons nos montures face au café où nous nous apprêtons à nous attabler. Il y a sur les parkings de nombreuses motos, aux autres tables de nombreux motards et le va et vient ne s'arrêtera pas une seconde pendant le temps que nous passerons à siroter notre tournée de menthe à l'eau. Comme il se doit, nous refaisons la route jusqu'au moment où nous la reprenons.
- Serres -
Il est amusant que Serres soit l'arrivée de notre promenade car aujourd'hui, ce n'est pas une boucle que nous suivons, c'est un aller retour que nous faisons, et comme Serres est un palindrome se lisant dans les deux sens pareillement, nous nous apprêtons à vivre à rebours ce que nous venons de connaitre, mais retraverser en sens contraire les terres que nous quittons à peine ne saura pas amputer une once de notre plaisir. Le trajet pour venir a permis à la confiance de s'installer, nous savons qu'à aucun moment nous ne nous ferons surprendre. La seule incertitude tient à l'endroit où se sont peut être postés les deux gendarmes montés que nous avons vu passer quand nous prenions un verre, mais nous ne boudons pas pour autant notre plaisir ni ne muselons l'entrain qui nous pousse en avant.
Malheureusement pour moi, en montant un rapport, ma vieille blessure de guerre se réveille. Je me suis gravement fracturé le talon il y a deux ans et en cicatrisant des éperons osseux se sont formés dans mon articulation rendant certains mouvements assez douloureux. Le craquement que je viens de ressentir m'a prévenu que la fin de la ballade serait moins agréable, chaque passage de vitesse est pénible et le simple poids de ma jambe sur le repose pied pèse sur les parties sensibles de ma cheville, je suis maintenant à la peine, je préviens mes camarades que je vais devoir ralentir.
- A mon retour... -
Tipiak et l'Aigle profite de l'arrêt pour échanger leurs machines. Ils partent frénétiquement, Sisa les suit de prêt, je ne peux pour ma part que les voir prendre le large. Je fais ce que je peux pour ne pas me laisser trop distancer mais mon pied gauche me fait réellement souffrir, j'envisage même un moment de monter les rapports à la main, mais l'exercice s'avère périlleux, je renonce donc à cette acrobatie dangereuse.
Cette mésaventure articulaire a pour bénéfice de me permettre de gérer mieux la conduite au couple. D'avantage habitué aux moyennes cylindrées je n'ai pas encore réussi à me défaire de l'habitude consistant à rester un peu trop dans les tours. L'inconfort de ma cheville me pousse à choisir un rapport et à l'exploiter d'avantage afin de ne pas jouer constamment de la boîte de vitesse. Nous nous rejoignons au tunnel qui quelques heures auparavant nous avait ouvert les ailes pour suivre cette fois le vol de l'Eygues. Il s'apprête maintenant à nous les refermer.
- This is the end -
C'est à Nyons que notre groupe se sépare, Sisa, l'impétueux au sourire généreux reprend la route de Carpentras, Dominic le sage repart lui vers Avignon, L'Aigle et Tipiak me suivent pour une dernière joute sur la route de Saint Roman et un dernier verre face au soleil qui se couche enfin...
- Enfin !! -
Bien à toi Doumé, bien à toi Sisa, bien à toi Tipiak, bien à toi l'Aigle, Bien à vous tous,
ZDR
P.S. :
- Lien Google Maps de la ballade -
Dernière édition par ZiDarkRider le Mar 8 Avr 2014 - 20:21, édité 1 fois
ZiDarkRider- En 200 DR
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Re: Rendez moi mon ciel bleu
hola que tal
on a passé une agréable après midi , quand on ira faire les cévennes il va te falloir un mois pour résumer la balade car tout y est dans les cévennes , route et paysage
beau cr
on a passé une agréable après midi , quand on ira faire les cévennes il va te falloir un mois pour résumer la balade car tout y est dans les cévennes , route et paysage
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l'aigle- Modérateur et Ex organisateur BK-Day
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Moto(s) : B-KING grise biensur pffff bla bla bla
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Re: Rendez moi mon ciel bleu
Mais quelle écriture monsieur le pirate, chapeau bas un pure regale.
Cest quand tu veux pour un nouveau récit...
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sisa- Organisateur de BKDay
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Localisation : avignon
Moto(s) : B-KING
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Réputation : 30
Re: Rendez moi mon ciel bleu
on commence à s'habituer à cette belle écriture , mais c'est toujours avec un grand plaisir de lire tes CR
adexel- Modérateur
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Age : 59
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Moto(s) : B-King rouge et noir et plus d'ABS
Date d'inscription : 20/03/2011
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Re: Rendez moi mon ciel bleu
Magnifique !!, comme d'hab
scysoseb- En scooter 125 Burgman
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Localisation : 77
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Jean-mich- Admin
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Moto(s) : KTM 1290 superduke
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Réputation : 216
Re: Rendez moi mon ciel bleu
Merci à vous de continuer de ma lire... J'entre dans la période très active de l'année, les ballades donc les CR vont s'espacer. Je vais garder un oeil attentif sur le forum, mais comme vous l'avez constater je vais aussi être contraint de me faire plus discret.
C'est avec un très grand plaisir que mon épouse et moi même accueillerons ces qui passeront nous voir en juin.
Bien à vous mes amis,
ZDR
C'est avec un très grand plaisir que mon épouse et moi même accueillerons ces qui passeront nous voir en juin.
Bien à vous mes amis,
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ZiDarkRider- En 200 DR
- Nombre de messages : 223
Age : 48
Localisation : Cairanne
Moto(s) : Hornet 600, Bking Full black
Date d'inscription : 07/12/2013
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Re: Rendez moi mon ciel bleu
hola que tal
comment ça vous voir
on vient manger
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l'aigle- Modérateur et Ex organisateur BK-Day
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Age : 63
Localisation : fils de la terre et du soleil
Moto(s) : B-KING grise biensur pffff bla bla bla
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