Etre Charlie !!

Bonjour à tous mes amis.

Avant toute chose, je vous souhaite à tous une bonne et heureuse année 2015, qu'elle vous apporte joie, bonheur, sagesse (mais pas trop) et routes viroleuses.

J'avais écrit il y a quelques semaines un petit texte que j'avais intitulé "A vous tous qui me lirez..." et dont une partie du contenu m'est revenu en mémoire lorsque j'ai appris ce qui s'était passé mercredi à Paris.

Je n'ai pu m'empêcher de prendre mon stylo et d'écrire, je vous livre ici ce que tout cela m'inspire et je vous invite si vous trouvez cela utile à le copier et le faire diffuser largement. J'attire votre attention sur le fait que le renvoyer n'implique pas que vous soyez d'accord, mais simplement que vous reconnaissiez que c'est un avis qui se doit de circuler.

Bien à vous, bizz à vous,

ZDR

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Cairanne, le 13 Janvier 2015

Être Charlie...

Les dates ne font pas l'histoire, elles arrêtent une fraction de seconde le temps pour nous permettre a posteriori de nous interroger sur les faits qui eux la font.

Nous ne faisons pas l'histoire, nous l'a sommes. Nos gestes, nos désirs, nos pensées et nos craintes se télescopent dans un chaos que nul ne saurait organiser ou encore moins maîtriser mais qui lui écrit seconde après seconde ce que nous étions.

L'histoire finalement est un flot ininterrompu de conséquences imbriquées les unes aux autres, indissociables les unes des autres et dont la cause unique ne pourrait être que notre humanité, portée par l'illusion naïve dans laquelle nous nous berçons qui nous fait croire que nous pourrons contrôler la réaction suivante.

Le temps s'est figé l'espace d'un battement de paupières, au grondement de la barbarie abjecte et nauséabonde crachée par l'affût du canon d'un fusil, qui ferma à jamais celles de 17 pères, mères, frères, sœurs, fils, filles, amis et complices qui manquent aujourd'hui tant à l'humanité entière.

Charlie commence dès cet instant à se conjuguer et si depuis qu'Ils respiraient Ils étaient Charlie, se synchronisant au rythme du temps qui s'arrête Ils deviennent le présent qui ne sera jamais le passé, oui, pour toujours Ils Sont Charlie.

L'odeur de la poudre et du sang, de l'injustice et de la haine, révèle brutalement à chacun que l'individu n'existe que parce que l'autre respire. « Je suis Charlie » naît car désormais, à l'heure ou la conscience explose, Charlie est un, mais surtout Charlie est tous, Charlie c'est moi, et c'est aussi toi, lui, elle, eux, Je suis Charlie, Tu es Charlie, Il est Charlie...

Pourtant, comme cette odeur de poudre prit celle de la conscience collective, le parfum qui s'en exhale depuis est celui de la mauvaise conscience individuelle mais commune. Le temps va venir où chacun voudra savoir pourquoi et surtout à cause de qui, quel coupable(s) doi(ven)t être fustigé(s). Chaque petit pointera du doigt les grands en oubliant que pour trouver un responsable il suffit de regarder dans un miroir... Oui, nous sommes tous un peu coupables, nous sommes tous un peu responsables du drame, nous qui nous sommes tus quand eux criaient. Notre silence d'hier condamne d'avantage que notre rage d'aujourd'hui. Oui, notre silence d'hier les a condamné. Bien-sur nous avons donné de la voix pour leur dire à quel point nous n'étions pas d'accord avec la trace que leurs mines laissait de façon indélébile, sans que nous en prenions conscience, dans notre histoire. Mais nulle personne, parmi toutes celles qui Les portaient aux nues pas plus que parmi celles qui les vouaient aux gémonies, n'a jamais penser à simplement les remercier de porter à bout de porte mine, en notre nom à tous cette liberté qui paraît il nous est chère mais que nous avions tous oublié, la liberté de nous exprimer. Ils semblaient nous dire parfois « je le dis non pas parce que c'est vrai, mais simplement parce qu'il est important que je puisse le dire, et plus important encore que vous puissiez décider de l'écouter, de le lire, de le voir, de l'entendre... ou pas !!! » Comment avons nous fait pour perdre de vue que la liberté d'expression n'est que le tremplin de la liberté tout court car pouvoir dire tout et n'importe quoi offre à chacun le droit de décider de ce qu'il veut entendre ou lire et conséquemment de choisir ce qu'il peut aimer ou haïr...
Qui est Charlie ??

Il y a 17 morts, mais il n'y pas, comme cela s'est dit, 66 millions de blessés, c'est l'humanité entière qui saigne. Il y a 3 tueurs, mais il y a des centaines de millions de coupables, car paradoxalement, chaque victime collatérale est aussi son propre bourreau. Nous n'avons pas armé le bras des assassins, mais nous ne les avons pas désarmés non plus. Nous avons collectivement accepté que notre silence Les condamne en acceptant que petit à petit certains mots, certaines expressions, certaine idées n'aient plus le droit de cité. En nous taisant et en faisant taire ceux qui parlent, nous avons fait se réduire comme peau de chagrin le nombre des cibles à abattre jusqu'à ce qu'il ne reste plus qu'Eux. « ON N ABDIQUE PAS L'HONNEUR D'ÊTRE UNE CIBLE », et pourtant... Oui pourtant, nous sommes Charlie, mais ceux sont eux qui saignent et à mesure que leur encre rougit, nous sentons nos joues faire de même car l'écho des mitraillettes qui grondèrent martèle encore et encore et encore à nos oreilles :
« Vous n'étiez pas Charlie »

Ils sont morts pour leurs idées, mais surtout pour notre droit au verbe, pour ce droit inaliénable que nous avons engeôlé au nom de la bienséance. Ils sont morts pour leurs idées parce que nous avons arrêté de défendre les nôtres. Nous avons, bien au contraire accepté, particuliers, anonymes et journalistes, sans sourciller, que d'autres que nous, que des groupes « bien pensant » décident de ce qui peut et ne peut pas être dit. Au nom du confort qu'ils représentent, qu'ils distillent à ceux qui ne sauraient penser différemment, nous avons supprimer une à une les cases de notre droit à la parole, à n'importe quelle parole. Les lobbys, les réseaux so(ts)ciaux, les bloggeurs nous musellent et nous sommes consentants, nous nous indignons quand ils s'indignent, car, bien planqués derrière leur souris ils sont prêts à faire feu de tout bois, tirant à vue sur le poing qui se dresse et l'idée qui n'est pas la leur, l'important étant au final que cela clique et que cela vende tout en évitant soigneusement que cela claque !!!
Tu ne seras pas Charlie

Ce silence, souffle d'indifférence, nous condamne autant qu'il les a condamnés. Nous avons l'échine courbé, le dos rond, enlisés que nous sommes dans la pensée unique et la peur des autres. Nous avons prononcé nous même la sentence qui nous prive de notre libre arbitre et offre aux puissants notre dévotion coupable, culpabilisante et culpabilisée. Nous nous sommes volontairement privés de l'honneur et de la chance d'être un Charlie, simplement parce qu'il est plus simple d'être un autre que nous même et que les mots qu'on lit ou qu'on entend nous rassurent d'avantage que ceux qui, d'un recoin de notre conscience, nous viennent à l'esprit. Alors si chacun aujourd'hui dit haut et fort Je suis Charlie, n'est-ce pas surtout parce que du très fond de lui même ce qui reste d'âme et de bon sens souffle suffisamment fort pour que cela soit perçu :
« Nous aurions dû être Charlie » ??

Ne perdons jamais de vue que c'est avec les deux auxiliaires aujourd'hui que Charlie doit se conjuguer car qui pourrait être Charlie sans précédemment l'avoir eu ? Ils sont ce que nous avions et que nous avons presque laissé s'éteindre, Ils sont cet ami qui ne pense pas mal, mais qui pense le contraire juste parce qu'il sait que c'est dans la contradiction qu'on entretient le dialogue et que ça n'est qu'ainsi que nous parviendrons à vivre ensemble avec nos différences. Pourquoi suis-je Charlie, tout simplement parce que
J'ai Charlie.

Battons nous corps et âme, avec notre voix, nos mains, nos plumes, nos idées, nos envies et même nos peurs pour que ce qu'ils nous ont légué ne s'évanouisse pas définitivement. Nous avons permis qu'on leur tire dessus, mais ne les laissons pas mourir, ils portent le dernier souffle de notre liberté à être nous même au bout de leurs plumes encore chaudes, laissons le emplir à nouveau notre esprit et nos poumons, soyons dérangeants, acceptons d'être dérangés, arrêtons de nous cacher derrière le « ce que l'autre pourrait en penser », ne nous faisons plus de faux amis, ne fuyons plus les miroirs qui nous hurlent les yeux dans les yeux tu n'es plus toi, afin que jamais nous ayons à dire :
« J'avais Charlie »

Mus par les circonstances dramatiques sur le flot rouge de leur sang, Je suis Charlie aujourd'hui, c'est facile à dire, mais les Charlie qui comptent sont ceux de demain. « Je suis Charlie » ne vaut qu'à condition de l'être tous les jours et que, passant de passé nié à présent affirmé, il trouve chaque jour suivant une résonance et que nous puissions promettre, à nous même d'abord, à nos enfants et nos proches ensuite et à tous les autres enfin, de tenir la responsabilité que nous déclarons assumer et disons fièrement
« Je serai Charlie ».

Et parce que Je serai Charlie, tu seras Charlie, car la liberté que je prends est aussi la liberté que je t'offre, car, ce monde dans lequel nous (sur)vivons, qui évolue au gré des conséquences qui le forgent, c'est à nos enfants que nous le légueront. Ils sont la prochaine génération, ils sont la génération Charlie, ils sont déjà et ils seront Charlie.

Je suis Matthieu Marie, je suis fils, je suis frère, je suis cousin, je suis neveu, je suis père, je suis mari, je suis oncle, je suis ami, je suis personne, je suis aimant, je suis aimé, je suis détesté, je suis motard, je suis con, je suis ringard, je suis grand, je suis petit, je suis riche, je suis pauvre, je suis français, je suis fin, je suis lourd, je suis humain, je suis triste, je suis orphelin, je suis marrant, je suis bidon, je suis rien, je suis ce qu'on attend, je suis ce que je veux, je suis ce que je vois, je suis ce que je peux, je suis ce que je fuis, je suis ce que j'ai, je suis ce que je suis, mais je ne mérite pas d'être Charlie !!

Bien à vous tous qui me lirez.

Matthieu MARIE

ça fait réfléchir

Tu as raison Mathieu mais le français continue encore plus le politiquement correct et la langue de bois.
Maintenant les victimes sont les musulmans. N'oublions pas que le recrutement des terroristes se fait dans les mosquées. Donc ceux qui fréquentent les mosquées savent qui est qui donc sont complices.
Maintenant c'est la chasse aux sorcières et les français s'en prennent à dieudonné. Je ne partage pas ses idées mais son humour me fait rire (comme tous les humours). Et la liberté d'expression ?!
Alors les français parlent d'union nationale. Qu'ont-ils fait ? Ils ont gueulé dans la rue. Ça en fait des heros ? C'est la spécialité des français depuis toujours !
J'ai toujours tiré la sonnette d'alarme (ce qui m'a valu à une époque des menaces sur ce forum.).
Le français ne changera pas, moi je 'y crois pas, il continuera à chier dans son froc et à boire les paroles des journalistes et politicards.
Je n' ai malheureusement pas la plume de Mathieu mais j'espère etre un peu compris.

et aujourd'hui les victimes sont les juifs....
nous (l'armée) sommes mobilisés pour surveiller toutes leurs institutions....

je nai pas non plus le même art littéral que Mathieu; juste une maigre contribution .....(et je souris pas sur les photos non plus)

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*kiko* a écrit:Tu as raison Mathieu mais le français continue encore plus le politiquement correct et la langue de bois.
Maintenant les victimes sont les musulmans. N'oublions pas que le recrutement des terroristes se fait dans les mosquées. Donc ceux qui fréquentent les mosquées savent qui est qui donc sont complices.
Maintenant c'est la chasse aux sorcières et les français s'en prennent à dieudonné. Je ne partage pas ses idées mais son humour me fait rire (comme tous les humours). Et la liberté d'expression ?!
Alors les français parlent d'union nationale. Qu'ont-ils fait ? Ils ont gueulé dans la rue. Ça en fait des heros ? C'est la spécialité des français depuis toujours !
J'ai toujours tiré la sonnette d'alarme (ce qui m'a valu à une époque  des menaces sur ce forum.).
Le français ne changera pas, moi je 'y crois pas, il continuera à chier dans son froc et à boire les paroles des journalistes et politicards.
Je n' ai malheureusement pas la plume de Mathieu mais j'espère etre un peu compris.

Je suis d'accord sur plusieurs points, mais je vais me permettre d'en nuancer d'autres.
Les musulmans sont victimes c'est certain, mais parmi les autres victimes que sont le juifs, le chrétiens, mais aussi le bouddhistes, les indous et encore les athés, les anti-cléricaux et même les rien de tout ça. Les victimes sont universelles, il n'y a qu'une victime en somme, l'humanité. Il est toujours difficile de quantifier la peine, comme il est difficile de quantifier le mal ou la bêtise. Les victimes précèdent toujours les victimes qui vont suivre sans que cela ne puisse jamais prendre fin car le sang appelle le sang arrosant à l'infini l'ignominie et la haine de l'autre. La connerie est finalement le moins raciste de nous tous car il accepte tout le monde sans aucune distinction !!
Le peuple français est souvent paresseux, mais qui peut dire aujourd'hui qu' au milieu des 66 millions d'âmes qui le compose pas un n'a changé. Il est dangereux de condamner un ensemble à cause d'une majorité, tout amalgame risque de conduire à l'aveuglement. Il est aussi délicat de réunir tous le français dans le même panier qu'y mettre tous les musulmans à cause de quelques uns. Les groupes se différencient souvent grâce à leur capacité à se choisir des leaders et des individus qui portent la voix dans laquelle ils se reconnaissent. Je suis tout sauf un humaniste, je n'ai pas par nature confiance en l'espèce humaine, mais aujourd'hui je me dois de dire que je ne suis pas capable de dire de quoi et de qui demain sera fait et je suis prêt à donner une chance morale à mes compatriotes de France et du Monde.
En ce qui concerne Dieudo enfin, il a dit ce que Charlie se serait certainement permis de dire... Il va servir d'exemple, si sa garde à vue et sa probable détention permettent à un ou deux ou dix imbéciles inconscients de comprendre que certains propos se doivent d'être muris avant d'être proférés, So Be It... Le problème c'est que cela lui permettra à posteriori de se victimiser et de porter plus lourdement son message, parfois drôle, souvent haineux.
Beaumarchais disait "Je me presse de rire de toute chose de peur d'avoir un jour à en pleurer...". Versons encore quelques larmes, mais Eux voudrions surtout qu'elles soient de rire, alors retrouvons bien vite la bonne humeur, la légèreté, l'arrogance et l’impertinence, que vive longtemps l’insoumission, indispensable à la compréhension.

Bien à toi, bien à vous,

ZDR